DEC. 2017 - Le groupe Orvia est confiant pour l’avenir
Filières Avicoles – n°814 – Décembre 2017
La sélection canard, coeur de métier du groupe, a été physiquement « mise à l’abri ».
En effet, « nous avons fait le choix de disperser nos sites de sélection, avec une mise en place des lignées GGPS en Espagne, afin de diminuer la pression sanitaire liée à l’influenza aviaire et de nous permettre d’exporter GPS et PS sur le marché asiatique », détaille Nicolas Bonneau, directeur général du couvoir Blanchard.
« Notre stratégie est de sécuriser nos lignées en dehors de l’hexagone », complète-t-il.
Sur la photo, de gauche à droite : Patrick Joffre, directeur général de France Canard, Gwénael Boutin, directeur général du Couvoir de la Mésangère, Bernard Alletru, directeur général de Gourmaud Sélection, Nicolas Bonneau, directeur général du Couvoir Blanchard.
Concernant l’activité canard mulard, le groupe totalise 53% des parts de marché en nombre de mises en place sur les huit premiers mois de l’année 2017 en France, et 75% des parts de marché en fourniture de génétique MMG AS x PKL* en Europe. Issu de ce croisement, le Stimul MG AS autosexable est le canard mulard le plus commercialisé. Afin d’atteindre des performances technico-économiques, « un itinéraire technique adapté a été mis en place en fonction de la demande des clients », indique Nicolas Bonneau.
Le comportement, un critère important
En effet, « les canards sont sélection nés selon plusieurs critères, tels que l’aptitude a l’engraissement, nous permettant de conjuguer un poids de foie de 600 g, une bonne viabilité et un comportement calme des animaux en élevage. L’ensemble de ces critères permet une combinaison optimale entre taux de fonte et rendement », détaille Bernard Alletru, directeur général de Gourmaud Sélection. « Le comportement des animaux est un critère important, en vue du confinement des animaux pour des raisons sanitaires », complète Nicolas Bonneau. « Nous travaillons également sur le temps d’engraissement et une meilleure intégration de cette phase pendant l’élevage », ajoute Bernard Alletru.
Le Canard de Barbarie, 67% des parts de marché
Concernant le canard de Barbarie, le groupe possède 67% des parts de marché en fourniture de génétique et 52% de parts de marché en mises en place de canetons 5T6 C et ST6 LC. « Afin de répandre au mieux à l’attente des clients, les animaux sont sélectionnés sur les critères de calibre, rendement, et indice de consommation », indique Bernard Alletru. L’ensemble des lignées, en oie, mulard, Barbarie ou Pékin, sont auditées chaque année afin d’être conformes aux référentiels (Sysaaf). « De nouveaux outils sont en cours de conception dans le but d’aider les progrès de la génétique en sélection. Le groupe Orvia participe au projet « Canarray » qui vise à développer une puce SNP », informe Bernard Alletru. La Seigneurtière (production de canards mulards, de Barbarie, de Pékin, et de poussins), France Canard (oies, canard de Barbarie), Blanchard (canards mulards), La Mésangère (canards mulards et de Barbarie), produisent en France 1,3 million de canetons (tous palmipèdes confondus) par semaine et 1 million de poussins de chair. La filiale hongroise du groupe, Orvia Magyarorszàg, commercialise 40 000 mâles mulards par semaine et a intégré les lignées GGPS et PS en oies et canard de Pékin afin d’être présente sur les marchés d’Europe de l’est et d’Asie.
L’activité export en croissance
« Orvia atteindra cette année un chiffre d’affaires total de 90 millions d’euros, dont 25% sont impulsés par sa croissance sur les marchés internationaux », indique Nicolas Bonneau. Le marché à l’export se développe vers l’Europe et l’Asie. Les canards de Pékin de souche ST5 sont les plus exportés. Le groupe Orvia est propriétaire de sites en Hongrie et en Espagne afin de couvrir les demandes de parentaux, ainsi que d’un site GGPS en Chine pour fournir directement les grands-parentaux en local. Le groupe absorbe actuellement 18% des parts de marché en Chine. Les palmipèdes ST5 sont sélectionnés selon l’indice de consommation, le poids vif, le rendement, et la viabilité. « Un travail est en cours concernant l’épaisseur du filet qui est évaluée par scanner », précise Bernard Alletru.
Les investissements vont de bon train
Le groupe Orvia a investi 17 millions d’euros en 2017 afin de répondre aux exigences de biosécurité, de construire et rénover les couvoirs ainsi que d’acquérir de nouvelles surfaces de production, en France, en Espagne et en Hongrie. Une enveloppe identique est prévue pour l’an prochain. « L’objectif de ces investissements est de s’inscrire dans la durée malgré l’incertitude qui plane et les lourdes contraintes administratives induisant des coûts de production de plus en plus élevés », précise Nicolas Bonneau.